Conférence présidentielle : une politique de « civilisation » … pour qui ? et de restrictions ... pour qui ?
mercredi 9 janvier 2008
Communiqué de l’Union syndicale Solidaires
Le 8 janvier 2008
Lors de sa conférence de presse du 8 janvier, le Président de la République a gavé son auditoire de mots et de phrases sans concrétisation autour de sa nouvelle marotte philosophique de politique de civilisation.
Reprenant des habitudes de sa campagne présidentielle, le chef de l’Etat a masqué la réalité de sa politique de civilisation pour les riches par des phrases généreuses en contradiction avec le contenu de sa politique sociale et économique qu’il mène depuis son élection.
Nicolas Sarkozy n’a rien annoncé de vraiment concret pour répondre à la préoccupation numéro une des Français : l’augmentation du salaire.
Hormis la piste annoncée sur l’extension de la participation qui ne résout en rien les problèmes de pouvoir d’achat, le Président s’en tient à son credo de libéraliser le travail. Une libéralisation qui vise à affaiblir le droit des salariés.
Nicolas Sarkozy a annoncé vouloir aller jusqu’au bout pour lier l’exonération des cotisations sociales à l’obligation de négociations salariales, or le Code du travail prévoit déjà cette obligation pour les entreprises.
Concernant la durée du temps de travail, le chef de l’Etat a enfin dit clairement ce que sa politique met en oeuvre, c’est-à-dire la fin des 35h.
Mais de fait sa politique va beaucoup plus loin et sa volonté est de mettre fin à toute durée légale du travail.
Le président de la République a atteint des sommets d’incohérence entre son discours et la politique menée par son gouvernement quand il a annoncé que l’école et notamment l ‘école primaire était sa priorité.
En effet, c’est dans ce secteur de la Fonction publique d’état que le nombre de suppressions d’emplois de fonctionnaires est et sera le plus important. Comment peut-on défendre l’intérêt pour l’école primaire et supprimer des postes, comment peut-on dire que l’on est pour l’école de la culture et prévoir de supprimer les Directions régionales des affaires culturelles qui assurent la diffusion de proximité de la culture ?
Nicolas Sarkozy a également annoncé sa volonté de changer de fond en comble la gouvernance de l’hôpital. Encore une fois, il met en avant des problèmes organisationnels pour masquer les vrais problèmes : manque de moyens, fermeture des hôpitaux de proximité et absence d’une réelle politique publique de santé.
Enfin, la politique de rafle, de détention et d’expulsions des étrangers, une nouvelle fois justifiée par Nicolas Sarkozy montre bien la voie de quelle civilisation il défend. Une civilisation de répression où les plus riches acquièrent plus de richesses et où le Président veut « sortir de la société des avantages acquis », traduisons : réduire les derniers acquis sociaux des salariés et des plus précaires !