Italie : adoption sous haute tension de la « réforme de l’éducation »

mardi 4 novembre 2008


ROME - Une réforme controversée de l’éducation en Italie a été adoptée définitivement mercredi sur fond de protestations et de manifestations, alors que les opposants à la réforme se préparent à une grève générale jeudi dans toutes les écoles du pays.
Le décret gouvernemental, déjà approuvé par la Chambre des députés, a été voté par 162 sénateurs contre 134, selon le site internet du Sénat, et la réforme est ainsi devenue loi.
L’opposition, comme les manifestants qui ont multiplié les protestations ces derniers jours, avait une nouvelle fois réclamé mercredi le retrait pur et simple du texte, qui prévoit notamment le retour au professeur unique dans le primaire.
« La réforme a le soutien de la grande majorité des Italiens. Nous revenons à l’école du sérieux et du mérite », a déclaré la ministre de l’Education Mariastella Gelmini à l’issue du vote.
A l’extérieur, quelque 5.000 étudiants selon un photographe de l’AFP ont dénoncé « la destruction de l’école publique » et appelé « La Gelmini à s’en aller ».
Un retour au professeur unique est prévu dans le primaire dès la rentrée 2009 à la place du système actuel (trois professeurs pour deux classes qui se répartissent les matières).
L’enseignement sera aussi réduit à 24 heures par semaine contre 29-31 heures d’où les craintes des protestataires d’une baisse du niveau scolaire et des parents d’élèves qui vont devoir trouver des solutions pour occuper leurs enfants.
Les ressources du primaire doivent être réduites de 7,8 milliards d’euros au cours des quatre prochaines années.
Le texte adopté mercredi ne concerne que le primaire mais des lycéens, des étudiants et des professeurs ont rejoint la mobilisation pour protester contre les importantes coupes budgétaires par ailleurs prévues par le gouvernement dans le secondaire et l’enseignement supérieur.
« Ce texte n’est pas une réforme mais une saignée » des ressources directement inspirée par le ministre de l’Economie Giulio Tremonti, a lancé lors du débat au Sénat, Anna Finocchiaro du Parti démocrate (PD, centre-gauche).
Silvio Berlusconi a une nouvelle fois défendu mardi une réforme de « bon sens », dénonçant « une opération de désinformation et des mensonges énormes » sur le contenu du texte.

Avant la grève générale de jeudi, les protestations se sont poursuivies avec notamment des leçons en plein air à Catane (Sicile) pour les étudiants des facultés de physique et de lettres tandis qu’environ un millier de manifestants se sont rassemblés à Milan (nord).

(©AFP / 29 octobre 2008 12h02)

Mêmes choix politiques , mêmes conséquences : la volonté de saper le système public d’éducation !