1er mai : plus que jamais l’actualité à la lecture du mouvement social et se ses exigences !

mardi 1er mai 2007


L’Union Syndicale Solidaires, manifeste aux côtés de la CGT et de la FSU ; voici son analyse des propositions des candidats au second tour de l’élection présidentielle :

"Le second tour des élections présidentielles aura des conséquences importantes sur la vie concrète des salariés.
Pour se déterminer, ceux-ci doivent attentivement regarder le programme des deux candidats.

Si l’Union syndicale Solidaires ne peut se satisfaire du programme de Ségolène Royal, elle constate que celui de Nicolas Sarkozy est en totale contradiction avec les revendications qu’elle porte.

Que ce soit dans le discours tenu ou des points précis de son programme, la vision du monde défendue par Nicolas Sarkozy se situe aux antipodes des exigences portées par les mobilisations sociales.

Une fiscalité pour les plus riches

Depuis cinq ans toutes les mesures prises sur le plan fiscal visent à ce que les plus riches paient moins d’impôt.
Le programme défendu par Nicolas Sarkozy vise à aggraver encore cette politique :

 renforcement du “bouclier fiscal” pour les plus riches ;
 suppression, de fait, de l’impôt sur les grandes fortunes (ISF) ;
 suppression des droits de succession, mesure qui favoriserait les 15 % des Français les plus riches alors même que déjà 80 % des patrimoines échappent à toute imposition lors des successions en ligne directe.

Les droits sociaux attaqués

Le programme de Nicolas Sarkozy prévoit de limiter le droit de grève. Il veut instaurer un “service minimum” dans les transports qui reviendrait, de fait, à “un service maximum”.

En matière de santé, il vise à aggraver la logique comptable qui a été mise en place depuis plusieurs années.

Il préconise ainsi la mise en place de quatre franchises qui resteraient à la charge des assurés sociaux : l’inégalité en matière de soins serait ainsi considérablement augmentée.

Le programme de Nicolas Sarkozy indique vouloir en finir avec le Contrat à durée indéterminée (CDI) en instaurant un contrat unique sur le modèle du CPE. Il s’agit de permettre aux patrons de pouvoir licencier plus facilement.

De plus avec ce contrat unique, les droits des salariés augmenteraient avec le temps, ce qui poussera les entreprises à s’en débarrasser le plus rapidement possible.

Nicolas Sarkozy veut en finir avec les 35 heures en favorisant les heures supplémentaires. Cela aggraverait les conditions de travail et aurait des conséquences négatives sur l’emploi, les entreprises préférant avoir recours aux heures supplémentaires plutôt que de recruter.
De plus ces heures supplémentaires seraient exonérées de cotisations sociales, ce qui, outre le fait qu’il s’agit d’un cadeau au patronat, aura pour effet de réduire encore les recettes de la sécurité sociale.

Concernant le logement, son programme se réduit à vouloir vendre chaque année 40.000 logements sociaux. Non seulement, au prix actuel du m2, cela risque de n’être possible que pour une toute petite minorité, mais surtout cela laisse dans l’ombre le problème principal : comment répondre aux 1,3 million de demandeurs de HLM et à tous ceux qui ne remplissent pas les critères et qui n’ont pas de logements décents ?

Un discours réactionnaire

Pour essayer de récupérer les voix du Front national, le candidat Sarkozy à été amené à adopter une réthorique aux relents xénophobes, basée sur la peur des immigrés, avec une vision d’une France menacée.
Il a développé un discours sécuritaire jouant sur les peurs et les angoisses de nos concitoyens.
Loin de combattre l’extrême-droite, il en a flatté les idées. Ses déclarations sur le caractère soit-disant génétique de la pédophilie ou du suicide sont contraires à toute vérité scientifique et relèvent d’un obscurantisme inquiétant pour quelqu’un qui prétend à la plus haute fonction de l’Etat.
Après avoir mis le feu aux banlieues délaissées par la politique néolibérale du gouvernement, sa chasse aux enfants de sans-papiers préfigure ce qui risque de se développer s’il est élu président de la République.

Le programme de Ségolène Royal

Le programme de Ségolène Royal ne présente pas les mêmes caractéristiques que celui de Nicolas Sarkozy. Il n’est cependant pas satisfaisant au regard de nos revendications.
En effet, si certaines mesures préconisées vont dans le bon sens, sur l’essentiel, il n’y a pas de rupture franche avec les politiques d’accompagnement du néolibéralisme.
Ainsi, ce programme ne préconise jamais une nouvelle répartition de la richesse produite.
La part des salaires (salaires directs cotisations sociales) a pourtant reculé de près de 10 points en 25 ans alors même que les profits financiers des entreprises ont explosé durant la même période.

voir le site de Solidaires
http://www.solidaires.org/article13745.html