Il s’inscrit aussi dans l’action lancée par l’intersyndicale de la fonction publique le même jour.
Des motifs particuliers aux maîtres du privé doivent aussi pousser à la mobilisation : de par notre statut (que la loi Censi n’a aucunement amélioré), les enseignants du privé sont menacés de chômage ou de précarité quand des postes sont supprimés ou transformés en HSA comme cette année.
Et ceux déjà précaires se voient réduits à encore plus de précarité ...
COMMUNIQUÉ SUNDEP-SOLIDAIRES DU 28 AVRIL 2008
Depuis plusieurs semaines, élèves, parents d’élèves et enseignants contestent un ensemble de mesures qui conduisent :
– à affaiblir le service public d’éducation en diminuant sa capacité à offrir un enseignement diversifié (suppression des options ou de certaines spécialités), en ne répondant plus aux difficultés des élèves (raccourcissement du bac pro, suppression de dédoublements, alourdissement des effectifs par classe).
– à réintroduire des méthodes pédagogiques dépassées (pour la lecture, l’apprentissage de l’histoire ...) car fondées uniquement sur la répétition mécanique, et aussi à réimposer des valeurs morales d’un autre temps (programmes du 1er degré).
– à imposer une logique sélective (réintroduction d’une filière de relégation dès 15 ans, fichage systématique des élèves en échec).
L’ensemble de ces mesures a pour objectif
la réduction massive du budget de l’éducation
Dès la rentrée 2008 le nombre de postes supprimés augmente très fortement : 9 800 dans le public, 1 400 dans le privé sous contrat. Mais les prévisions pour les rentrées 2009 à 2012 sont encore plus alarmantes : annonce du passage à 35 000 suppressions de fonctionnaires par an, avec des prévisions de près de 20 000 dans l’éducation.
A ce niveau, c’est bien une volonté délibérée de destruction du système éducatif qui nous est imposée !
Ces mesures entraîneront une aggravation de nos conditions de travail et un fonctionnement plus difficile de notre système scolaire.
Pire, on nous annonce un livre blanc sur le travail des enseignants qui, basé sur le rapport Pochard, devrait encore alourdir notre charge de travail et donner aux chefs d’établissement des pouvoirs de contrôle exorbitants sur les maîtres !
Un statut particulier handicape les enseignants du privé sous contrat avec l’État : nous ne sommes pas fonctionnaires.
Ainsi :
– les suppressions massives d’emploi condamnent certains enseignants du privé au chômage, ou à des temps incomplets subis, que le gouvernement propose de compléter avec des heures supplémentaires !
– la réussite aux concours ne garantit qu’un mi-temps, payé un mi-temps ...
– les précaires (très nombreux dans le privé : 6% en primaire, 17% dans le secondaire) deviennent sur-précarisés.
Le besoin d’école est pourtant massif dans la société française. Ceci appelle une toute autre dynamique afin de permettre la transformation du système éducatif.